• Energies renouvelables : l’enjeu d’une vision claire avec des objectifs bien spécifiés

    EDITORIAL DU PE2 Numéro 2   

    Télécharger la Newsletter Politiques Energétiques et Ecodéveloppement (PE2) N° 2

    Par Dieudonné THANG, Secrétaire Exécutif à Global Village Cameroon

    Selon un adage populaire utilisé au Cameroun, « Le moins cher est toujours plus cher ». Cette pensée nous installe au cœur de la problématique de la durabilité, de l’assurance qualité en faveur des initiatives que nous prenons pour nous-mêmes ou pour la communauté que nous représentons afin d’assurer notre développement et notre épanouissement.

    Il s’agit d’un choix à opérer devant une situation donnée, en fonction des moyens divers disponibles ou potentiels, comme un malade devant deux ordonnances ; l’une chère, efficace et durable ; l’autre bon marché prescrite dans la perspective « essayons pour voir », avec le risque élevé de retarder la guérison du malade.

    Le Cameroun est malade de la crise énergétique plus ressentie par une frange de la population qui se trouve généralement dans les zones rurales et périurbaines non desservies par le réseau interconnecté du service public de l’électricité. Le problème se pose en termes de l’absence totale d’infrastructures de production de l’énergie dédiée à l’éclairage, aux besoins des ménages, au service de la santé et à la promotion de l’industrie artisanale, bastion de tout développement local.

    Comment bâtir une vision énergétique durable pour le Cameroun sans se laisser obnubiler par la demande sans cesse croissante de quelques multinationales qui consomment à elles seules près de 40% de la production nationale d’électricité? Comment prendre en compte dans les politiques de planification l’accroissement démographique et les besoins d’énergie d’environ 70% de la population camerounaise qui utilise encore le kérosène comme moyen d’éclairage ?

    Pour faire face aux différentes sollicitations dans un monde en pleine révolution énergétique, le Cameroun a opté opportunément pour la construction de grandes centrales (hydroélectrique, thermique, photovoltaïque) orientées plus vers la satisfaction des multinationales qui manifestent un besoin accru de l’électricité pour faire fonctionner les industries extractives importées au Cameroun, au détriment des besoins primaires des populations en énergie qui nécessitent d’autres technologies appropriées pour satisfaire la demande diversifiée (chauffage, séchage, éclairage, santé, etc.).

    L’option choisie par le Cameroun lui permettra- t-elle de fournir le service d’électricité dans la perspective du pays émergent à l’horizon 2035 à cette grande masse exclue du réseau interconnecté ? Pourra-t-on dans la perspective des grandes centrales réduire le prix du KWH d’électricité pour le ménage camerounais lorsque l'on sait qu’il paye environ 10 fois plus cher le KWH d’électricité que certaines multinationales implantées dans le secteur des industries extractives ?

    Pour une vision orientée vers l’économie verte et des objectifs du développement durable, le Cameroun gagnerait à adopter une politique énergétique avec des objectifs clairs et précis y comprise la promotion des énergies renouvelables qui pourraient contribuer de manière substantielle à réduire les inégalités énergétiques et pousser le pays vers un développement endogène où le citoyen sera plus acteur-producteur que consommateur.

    « Lutter contre le Déficit énergétique et la Pauvreté par la Réglementation des énergies renouvelablesREDUCTION DU DEFICIT D’ENERGIE au Cameroun : réorienter les initiatives sous le prisme des OMD »
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