• CONSERVATION DES ECOSYSTEMES ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES : Appréhender la relation pour mieux intervenir

    ANALYSE       

    Par Prudence TAKOUO, Sociologue, Consultante à Global Village Cameroon

    « Aucun endroit n’est à l’abri, qu’il s’agisse du Sahel aride d’Afrique, des régions exportatrices de céréales d’Australie ou encore du Sud-ouest des États-Unis, sujet aux sécheresses. » C’est en ces termes que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon exposait dans le New York Times en 2008 la menace mondiale que représente le phénomène de Changements Climatiques (CC).

    Car il faut le souligner les CC n’épargnent aucune région  du monde. Même l’Afrique qui ne participe que très peu à la pollution est en fait le plus vulnérable face aux phénomènes de variations climatiques. (Sécheresse, inondations, désertification etc.…). Ce problème étant reconnu par tous, il s’est agi pour les gouvernements et autres experts d’y apporter des solutions vu l’ampleur du phénomène. C’est dans ce contexte que naît la convention des nations unies sur les changements climatiques dans la capitale Brésilienne en 1992 et ratifié par de nombreux pays dont le Cameroun. Dans les travaux du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’évolution du Climat) ce terme désigne tout changement dans le temps qu’il soit du aux activités humaines ou à la variabilité naturelle. Dans la convention suscitée, elle englobe juste les aspects activités humaines.

    Le problème étant clairement identifié, la question des solutions à lui appliquées est posée. C’est à ce niveau qu’intervient la conservation des écosystèmes. « Conservation » renvoie ici non pas à la maintenance en l’état mais à une gestion des effets néfastes de sorte qu’il n’y ait ni dégradation  ni disparition de la ressource ; cela inclut donc une optimisation. Comment appréhender la relation entre conservation des écosystèmes et changements climatiques ?

    Les écosystèmes jouent un rôle primordial dans la régulation du climat. Cela en absorbant le dioxyde de carbone CO2 (forets, sols, océans etc.). Selon la Commission Européenne dans sa newsletter d’août 2009, « Actuellement, les écosystèmes forestiers et   marins absorbent plus de la moitié de CO2 générées par l’homme.

    Les premiers retiennent environ 2 100 Gt de dioxyde de carbone » (cela équivaut à trois fois la quantité de  carbone présente dans l’atmosphère) et les seconds grâce aux fond marin retiennent également de gros volume. En captant et en stockant le carbone ils contribuent de manière significative à la mitigation des effets du changement climatique. Aussi en protégeant les écosystèmes  nous réduisons leur vulnérabilité et en même temps augmentons leur capacité d’adaptation et de survie.

    Or cette biodiversité  et plus encore les écosystèmes sont étroitement liés à la satisfaction des besoins humains. L’humanité reçoit de l’environnement naturel une multitude de bienfaits sous la forme de biens et services, tels que les aliments, le bois, l’eau potable, l’énergie, ou encore la protection contre les inondations et l’érosion du sol. Les écosystèmes naturels sont également à l’origine de nombreux médicaments qui sauvent des vies (Les trois quarts de la population mondiale dépendent de remèdes traditionnels naturels) et servent aussi de puits pour nos déchets, notamment le dioxyde de carbone (forets). Dans de nombreuses régions, les écosystèmes offrent des fonctions de régulation vitales. Ainsi  les changements climatiques en dégradant ces écosystèmes réduisent voire font disparaître de nombreuses ressources à la base de la survie de l’espèce humaine.

    "Un écosystème désigne l’ensemble dynamique formé par une communauté de plantes, d’animaux et de micro-organismes et son environnement non biologique, les deux interagissant comme une même unité fonctionnelle. Les écosystèmes comprennent notamment les déserts, les récifs coralliens, les zones humides, les forêts tropicales, les forêts boréales, les prairies, les parcs urbains et les terres cultivées."

    Rapport d’étape : L’économie des écosystèmes et de la biodiversité 

    Aussi la conservation est un devoir pour chaque humain qui doit faire attention aux différentes activités qu’il mène. Etant entendu que le climat aussi bien que l’écosystème sont au cœur du développement humain. Nous pouvons résumer en ces termes : les écosystèmes sont vulnérables face au climat à travers les phénomènes d’inondations, cyclones, réchauffement climatique etc. mais aussi le climat est aussi vulnérable face aux modes de gestions des écosystèmes. Le climat peut dégrader les écosystèmes mais en même temps une conservation ou meilleure gestion de ces derniers permet de minimiser les impacts de cette dégradation. Et au vu de tout cela  nous tirons les conclusions que les écosystèmes jouent un rôle dans l’adaptabilité aux phénomènes de changement climatiques, que ce dernier peut dégrader de façon significative la biodiversité et les écosystèmes ; Surtout qu’aujourd’hui, la dégradation des écosystèmes mondiaux est déjà avance  (Il ne restait plus en 2000 qu’environ 73 % de la biodiversité naturelle mondiale originelle. (Mc Neill et Mc Neill, « the Human Web »2003).

    Donc la conservation  voire la gestion durable des écosystèmes est  la voie incontournable pour trouver une solution efficiente aux problèmes de changements climatiques.

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