• Les enjeux d’un Cadre juridique spécifique aux énergies renouvelables au Cameroun

    ANALYSE    

    Par Carlos NGOUFACK, Master Etude d’Impact Environnemental au CRESA, Consultant à Global Village Cameroon

    La question de développement est étroitement liée à celle de la maîtrise de l’énergie dont les contours modernes intègrent le concept de durabilité. Très longtemps, dans les civilisations anciennes, la priorité était donnée aux énergies conventionnelles telles que le charbon, le pétrole et les grands barrages hydroélectriques qui ont toutes montré des limites en termes de la protection de l’environnement et de l’économie des ressources naturelles.

    La prise de conscience mondiale du risque lié à l’exploitation des énergies conventionnelles est un élément déclencheur du discours en faveur de la promotion des énergies renouvelables. La question de la protection de l’environnement est de nos jours une question essentielle en ce sens que nous n’avons qu’une seule planète, mais surtout parce que les habitudes humaines actuelles se trouvent foncièrement «terricides».  La nécessité de protection de l’environnement doit être conciliée avec les besoins et les exigences de développement de chaque peuple. L’un des moteurs du développement est, et cela ne fait plus de doute, la puissance énergétique de chaque pays. Ainsi un secteur énergétique suffisamment prospère constitue-t-il une garantie préalable au développement de nos pays. Mais, dans la quête de cette prospérité énergétique faut-il sacrifier l’environnement ? Là est toute la question. Sur la voie de l’émergence, le Cameroun s’est garanti une multiplication d’infrastructures pour la production de l’hydroélectricité, et c’est dans ce sens que semble s’orienter toute sa politique énergétique.

    Cependant, il est nécessaire de prendre en compte la protection de l’environnement, d’où l’exigence d’une exploitation des sources d’énergie respectueuses de l’environnement. Les ressources primaires pour assurer une production écologiquement viable existent déjà, et le seul problème se trouve dans une volonté politique d’intégrer cet aspect dans la stratégie de développement du secteur. Et cela passera inéluctablement par la mise sur pied d’une politique énergétique éco-responsable, c'est-à-dire qui intègre les nouvelles approches de protection de l’environnement, notamment le développement des énergies renouvelables. Une telle politique serait porteuse de nombreux intérêts et enjeux politiques, économiques, sociaux  et écologiques.

    Comme principal enjeu politique, l’on relève une indépendance énergétique qui se  révèle à deux niveaux : d’une part, le Cameroun aura une production énergétique  à même de répondre à la demande, et d’autre part, l’utilisation des énergies alternatives et renouvelables sera assurée par un renouvellement infini de sources primaires à la fois propres et durables.    

     Les enjeux socio-économiques et environnementaux : il s’agit principalement ici de la rentabilité économique, du bien-être social et de la protection de l’environnement. Sur le plan économique, l’utilisation des sources d’énergies renouvelables évite tout risque d’épuisement ou de pénurie. Sur le plan social, les facilités d’accès à ces sources d’énergies et leur exploitation locale constituent, à n’en point douter, une avancée considérable dans la réduction de la pauvreté, l’amélioration des conditions de vie, et la promotion de l’emploi local. Au niveau technologique, la maîtrise des énergies renouvelables a pour corollaire e transfert et l’appropriation de nouveaux outils technologiques. Au niveau environnemental, the last but not the least, l’utilisation de ces sources d’énergies renouvelables entraîne une réduction du taux de rejet de polluants dans tout le processus – de la production à l’exploitation. Aussi les populations auront-elles désormais droit à un environnement sain.

    Nous percevons donc la nécessité de définir une politique de développement favorable à l’essor des énergies renouvelables qui se veulent porteuses d’intérêts innombrables pour l’économie, l’environnement et la société dans sa globalité. Et, compte tenu de l’extrême délicatesse du secteur, cette politique se voudrait un outil de promotion prenant en compte les aspects primordiaux tels  la fiscalité, une technologie adéquate, et surtout, une réglementation appropriée.

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